
En compétition officielle au 36ème Festival de Deauville, j'ai eu l'occasion de pouvoir voir Winter's Bone. J'avais tout d'abord choisi d'aller regarder les trois premiers épisodes de Modern Family pour ce weekend dédié (une fois n'est pas coutume) aux scénaristes. Mais finalement, à cause d'une incompatibilité d'emploi du temps et d'un réveil un peu capricieux, je me suis engagé sur ce film. Un film dont je n'avais absolument jamais entendu parler et dont je ne connaissais aucun noms sur la fiche technique. Le pitch ? Winter's Bone, c'est l'histoire d'une jeune fille de dix sept ans vivant dans le fin fond du Missouri. Une sorte de village de White Trash appartenant tous, plus ou moins, à la même famille. Ree (la jeune fille) est en charge d'élever son frère et sa sœur âgés respectivement de douze et six ans. Une charge qu'elle n'a pas d'autre choix que d'assumer étant donné la maladie mentale de sa mère et l'absence de son père. C'est d'ailleurs cette absence qui est le fil conducteur de l'histoire. Le père est en prison et a décidé de payer sa caution en hypothéquant la maison de sa famille ainsi que les terres l'accompagnant. Bien évidemment, le père ne se présente pas à l'audience et le gouvernement va s'emparer de la maison, laissant Ree et sa famille sans toit. Ree décide alors de partir à la recherche de son père et pour cela de questionner les membres de sa famille dont le comportement et dicté par un code qui leur est propre. C'est à partir de ce moment là que l'intrigue devient intéressante. En effet, la jeune fille est confrontée aux rejets et à la violence des membres de sa famille pour les fautes comises par son père. A travers le traitement des relations mère-fille et de l'absence du père, le film fait preuve d'une réalisation épurée nous permettant de rentrer assez facilement dans cette ambiance très sombre, en total décalage avec l'Amérique qui gagne que l'on aime nous proposer régulièrement. On assiste à cette descente aux enfers de Ree, brillament interprétée par Jennifer Lawrence, sans pouvoir l'y aider. Un film donc assez réussit qui aurait pu faire un drame social bien meilleur si la fin n'avait pas été la même. Sans spoiler quoique ce soit, on ne comprend pas tout à fait où veut en venir la réalisatrice Debra Granik à travers la question du traitement des relations familiales. De plus, un certain nombre de questions restent sans réponse(s) laissant l'audience sur sa faim.

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